- semaille
- semaille [s(ə)maj] n. f.ÉTYM. V. 1268, au sing.; fin XIIe, semmailhes, au sens 2; dér. de semer ou issu du lat. seminalia, plur. neutre de seminalis, de semen « semence, graine »; de nos jours, s'emploie presque exclusivement au pluriel.❖1 (1549). Travail qui consiste à semer, à ensemencer (⇒ Ensemencement, semis); période de l'année où l'on fait ce travail. — REM. Semailles s'emploie surtout en parlant des céréales. — Les semailles et la moisson (→ Cesser, cit. 1). || Semailles de printemps, d'automne (→ 2. Fumer, cit. 1). || Semailles en ligne, à la volée. — Littér. || Les Semailles et les Moissons, ouvrage de Troyat.1 (…) dans les labours restés nus, on avait commencé les semailles de printemps. Partout, au milieu des mottes grasses, des hommes marchaient, avec le geste, l'envolée continue de la semence.Zola, la Terre, V, VI.♦ (XVIe). Époque où l'on sème les graines.2 Graine qu'on sème ou qu'on a semée. || Une couche de limon (1. Limon, cit. 2) avait étouffé les semailles.2 (Il) répétait toujours : « Il y a de quoi faire », heureux de jeter l'or à la volée comme des poignées de semailles (…)Alphonse Daudet, le Nabab, t. I, XI, p. 214.3 Fig., par métaphore (rare au sing.).3 Tandis que la République est un fruit, on en fait en France une semaille. Ailleurs, elle suppose des hommes libres, en France elle doit se faire tutrice et institutrice.H.-F. Amiel, Fragments d'un journal intime, 8 sept. 1870.4 Ici, le Père reprit avec plus d'ampleur encore l'image pathétique du fléau. Il évoqua l'immense pièce de bois tournoyant au-dessus de la ville, frappant au hasard et se relevant ensanglantée, éparpillant enfin le sang et la douleur humaine « pour des semailles, qui prépareraient les moissons de la vérité ».Camus, la Peste, p. 112.
Encyclopédie Universelle. 2012.